La fin de la 4ième génération de consoles (XboxOne, PS4) arrive à grand pas comme en a témoigné l’E3 de cette année. Gardant évidemment secrètes leurs nouvelles consoles, les constructeurs ont trouvé le moyen idéal pour faire patienter les foules avant cette nouvelle révolution : le rétrogaming.
Montre et Objets connectés vous explique tout sur ce mouvement créant bien des émois parmi les gamers. Focus donc sur cette tendance qui bouleverse (autant que le firent les jeux en ligne) le marché du jeux-vidéo.

Le retrogaming qu’est-ce-que c’est ?

Pour les puristes du gaming, l’âge d’or des jeux vidéo n’est pas celui d’aujourd’hui. Préférant des jeux 8bit aux traditionnels AAA (jeux émanant des gros développeurs), leurs goûts en la matière à ouvert une brèche sur un marché qui semblait uniquement aller de l’avant. Mais nous aborderont le pourquoi du comment un peu plus tard.
Concentrons-nous d’abord sur la définition du rétrogaming. Cette tendance consiste à jouer et collectionner des jeux anciens, allant de la 1ère à la 4ième générations de consoles, soit des années 70 aux milieux des années 90.

Car oui, ce que l’on a définit plus tôt comme étant la 4ième génération est un abus de langage dans le milieu vidéo ludique : elle est bien la 4ième mais pour les gros constructeurs, leaders du marché, Microsoft et Sony. En réalité, on devrait plus les définir comme les générations 5 à 9.

Mais revenons à nos moutons numériques. La tendance de rétrogaming est compliquée à dater exactement. Elle est apparue avec le déclin des consoles 8bits et la réédition de classiques vidéos ludiques, soit à la fin des années 80 et début des années 90.
Mais ce n’est que récemment que cette tendance s’est généralisée dans le milieu du gaming. En effet, ce courant nostalgique a connu une croissance remarquable à mesure que les ordinateurs gagnaient en puissance. Mais peut-être vous demandez-vous pourquoi ?

Les émulateurs, ou la mise en lumière d’une tendance inexploitée.

Aujourd’hui véritable bête noire des gros constructeurs et développeurs, les émulateurs ont réussi à mettre en évidence une part du marché vidéo ludique jusqu’alors laissée de côté : le rétrogaming. Vous l’aurez donc compris, les deux sont extrêmement liés, mais qu’est-ce qu’un émulateur et quel lien entretient-t-il avec le marché actuel ?
L’existence des émulateurs est véritablement paradoxale. Existant grâce à la vague de nostalgie qui déferla sur les « vieux de la vieille » du gaming, les émulateurs n’existent pourtant que grâce à l’évolution du marché. En effet, un émulateur est un logiciel téléchargeable sur le net qui se substitut à une console, permettant alors de jouer aux classiques sans pour autant posséder la console. Ainsi, un émulateur va imiter le comportement d’une machine dont toutes les variables sont connues. Les émulations de jeux consistent donc à reproduire le comportement d’un jeu initialement destiné (et donc programmés) pour une autre machine.
Vous l’aurez sûrement deviné, ce système est prohibé (car les jeux émulés sont bien souvent encore soumis à des droits d’auteurs) et résulte d’une évolution des performances de nos PC. D’où son caractère paradoxal : l’émulateur a été créé pour répondre à une nostalgie présente chez les gamers, à un « c’était mieux avant » propre à l’humanité, tout en ne pouvant exister seulement que grâce à l’évolution des machines.

Les émulateurs sont donc parfaitement prohibés et représentent une perte considérable pour les développeurs. C’est pourquoi ces-derniers surfent désormais sur cette vague en multipliant les re-masterisations et rééditions de console, à commencer par le géant nippon : Nintendo.

Nintendo : le fer de lance de cette fibre rétrogaming.

Nintendo qui fêtera ses 30 ans en 2019 est, sans doute, le symbole de cette fibre rétrogaming. En effet, en regardant de plus près son catalogue de jeux, le développeur mise surtout sur ces licences historiques, et donc sur les amateurs rétrogaming.
Amenant de nouveaux joueurs grâce à des innovations (la Wii avec son motion control, la DS avec son pad tactile ou encore plus récemment la Switch, console hybride de salon et portable), elle a réussi à fédérer les vieux joueurs en misant tout sur ses licences historiques. Aujourd’hui encore, les licences Zelda (avec le dernier en date Breath of the Wild) ou Mario (Odyssée) représente une part importante des ventes (respectivement 9.32 millions et 11.17 millions de jeux vendus) et est surtout un moteur à l’achat des nouvelles consoles.

Nintendo a donc eu rapidement conscience de l’existence de cette nostalgie, et c’est pourquoi ils ont commencé à ressortir leurs jeux particulièrement populaires dans leur communauté.
Ainsi, les pokémons 1ère, 2èmes et 3èmes générations furent rééditées sur DS et 3DS, Zelda Ocarina of Time et Majora’s Mask ont été dépoussiéré et édité sur 3DS, tandis que the Wind Waker, Twilight Princess et Super Mario Galaxy ont été lifté pour être désormais en HD sur Wii U et Switch.
Le constructeur/développeur de Kyoto fut donc le premier à lancer, de manière massive, un plan de reconquête des amateurs de rétrogaming grâce à la réédition de ses jeux. Et tandis que bons nombres de développeurs prirent exemple sur elle, elle ne s’arrêta pas là.

La réédition de licences, nouveaux marronniers pour les développeurs

Si cet E3 ne fut pas particulièrement extraordinaire pour beaucoup de développeurs, elle mit cependant en lumière toute un pan du marché vidéo ludique : le rétrogaming. Désormais, chaque développeur prend quelques minutes de sa conférence pour exposer les nouvelles rééditions de ses jeux phares. C’est un moment attendu par tous les amateurs de jeux rétro, et présent à toutes les conférences, et ce tout au long de l’année.
Capcom avec son Resident Evil 2, Sega et son Shemue I & II ; Tales of Vesperia Remastered annoncé sur Switch, The Last Remnant, ou encore Assassin’s Creed 3 annoncé comme faisant partie du Season Pass de AC Odyssey mais aussi le tout fraîchement annoncé Resonance of Fate du studio Tri-Ace. Voilà seulement quelques annonces de jeux remasterisés qui sortiront à la fin de cette année ou courant 2019. Vous l’aurez donc compris, la fièvre du rétrogaming s’est emparée de toute l’industrie. Tous les développeurs ressortent désormais leurs jeux les plus populaires, et ce afin de faire plaisir aux « hardcore gamers » mais surtout afin d’exploiter cette part de marché qui était, autrefois, laissée de côté.
Mais bien loin de se contenter uniquement de remasteriser des jeux, trois constructeurs viennent de frapper très fort le segment du rétrogaming, en ressortant des vieilles consoles.

L’essor des consoles old school sur le marché du jeu vidéo

L’initiative vient encore une fois, et sans surprise, de Nintendo. En 2017, la firme nippone a ressorti deux de ses consoles mythiques : la NES et la Super NES Mini. Se pliant au désir croissant de ses fan de la première heure comme en démontre sa communication « You’ve been waiting a long time for this » (« Vous attendiez cela depuis longtemps »), Nintendo a recommercialisé sa console emblématique, en pocket cette fois-ci, tout en proposant pas loin de 20 jeux du catalogue de la NES, ainsi qu’un Star Fox™ 2 jamais édité.
Vous pouvez désormais jouer à des classiques comme Super Mario Kart™ ou Street Fighter® 2 par exemple, le tout en duo grâce aux deux mannettes classique NES vendu avec la machine. Retournez en enfance avec Castelvania II, Super Metroid, Zelda a link to the past ou bien Secret of Mana. Faites découvrir à vos enfants ces classiques du jeu vidéo grâce à l’initiative de Nintendo.

Et évidemment, comme vous vous en doutez, cela fut un véritable succès avec 2 millions de consoles vendues en seulement 5 mois. Il était donc normal que les autres constructeurs se lance sur ce marché.
Commençons par Atari, le constructeur français va lancer deux consoles Rétro de l’Atari 2600 pour Noël. Conçue en association avec PQube, l’une sera portable, au design retro bluffant, l’autre se branchera sur un téléviseur, comme eux premiers temps du gaming, mais se présentant – cette fois-ci – sous forme de joystick. Ajoutez à cela les 50 jeux qui sortiront avec ces deux machines, et vous avez la recette du succès ! De quoi mettre du beurre dans les épinards du constructeur français inexistant sur la scène gaming d’aujourd’hui. Laissez-vous donc séduire par ces machines au design rétro, et jouez comme à l’époque à Canyon Bomber®, Circus Atari®, Desert Falcon® ou encore Tempest®.
Enfin, la nouvelle vient de tomber, Sony va proposer une réédition de la PlayStation, avec une offre ressemblant étrangement avec celle de Nintendo. Plus petite, tenant désormais dans la main à l’image de la NES Classique, cette PlaySation Classique (oui, oui vous avez bien lu) sera mise en vente le 3 décembre 2018, pour célébrer les 24 ans, jours pour jours, de sa mise en vente sur le marché japonais.
Comprenant 20 jeux rétros, 2 mannettes, la machine est identique à son aïeule, à ceci prêt que vous n’y placerez évidemment pas des disques. En appuyant sur le bouton « open », vous pourrez changer de jeux comme bon vous semble, tandis que le bouton « reset » mettra le jeu en pause. La nouvelle étant relativement récente, Sony n’a pas encore livré l’entièreté des jeux qui seront présents sur son catalogue, mais nous savons déjà que vous pourrez passer des heures sur Final Fantasy VII, Jumping Flash, Tekken 3 ou encore Ridge Racer Type 4 et Wild Arms. Le reste du catalogue sera, lui, dévoilé sur le PlayStation Blog dans quelques jours.

Voilà, si vous avez eu le courage de lire l’entièreté de ce Focus, vous l’aurez compris : le rétrogaming est de moins en moins une niche sur le marché du jeu vidéo. Nintendo y règne encore mais désormais plus sans partage. Tous les grands développeurs annoncent des re masterisations de leurs licences phares ou surfent sur la vague nostalgique présente chez les gamers à l’image du géant français Ubisoft. En effet, cela fait un moment déjà que l’entreprise bretonne essaye de charmer cette part des gamers. Far Cry Blood Dragon (sorti en 2013) en est le parfait exemple, surfant sur une vague de nostalgie des FPS (avec des gameplays à la Golden Eye ou Doom), ce Far Cry fut une petite révolution pour la licence mais également pour le catalogue d’Ubisoft. Enfin, cette tendance au rétro gaming n’est pas non plus laissée de côté par la scène indépendante. Le rétrogaming a donc définitivement le vent en poupe, et cela n’est pas prêt de s’arrêter.